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Photo du rédacteurAnne Hogenhuis

Les dix ans de goulag de Ludmila, jeune mère de famille, en sept tableaux choisis (1/2)

Anne Hogenhuis a traduit et publié des extraits  du récit en 800 pages que sa tante Ludmila Seliverstova avait rédigé sur ses dix années passées dans un Goulag au Kazakhstan(1). Elle revient sur ce témoignage original dont l'intérêt dépasse le cercle des slavisants. Il souligne le rôle que joue, pour survivre à cet enfermement, une culture profonde et un sens des relations humaines fondées sur le courage, l'altruisme et la décence.

Mila et son frère Vladimir (le père d'Anne Hogenhuis) à Kiev dans les années 1960. Ils ne s'étaient pas revus depuis 1918.
Mila et son frère Vladimir (le père d'Anne Hogenhuis) à Kiev dans les années 1960. Ils ne s'étaient pas revus depuis 1918.

Dans la nuit du 22 juin 1941, à Kiev, Ludmila (Mila), jeune mère de famille, est arrêtée.  Après un très long voyage dans des conditions terribles, les prisonniers qui ignorent leur destination arrivent en décembre 1941 à Novosibirsk.


Comme tous les politiques on me change souvent de cellules pour éviter les associations en groupes. C’est pourquoi au milieu de droit-communs, comme nouvelle, je me retrouve souvent près du seau.  Une vieille femme, à la tête rasée avec des croûtes purulentes sur le crâne rassemble autour d’elle les jeunes et, toute imbue de son importance, raconte une histoire mi-détective mi-porno. Quand ses histoires se répètent trop, l’auditoire préfère la danse. Accompagnée d’un refrain simplet et de strophes toujours nouvelles, les filles les plus délurées entrent dans l’espace qu’on leur libère au centre de la cellule entassée, la tête crânement rejetée, la poitrine en avant, tapant sur place du pied, elles improvisent une joyeuse sibérienne. La cellule se tient le ventre et rugit de rire, tout comme les artistes. Les couplets deviennent de plus en plus crus et tout finit par une bagarre, mais avant que n’arrive le gardien, la bandercha hurle le rappel à l’ordre et tout se calme. Voir ce genre de spectacle presque chaque jour, c’est insupportable. Les droit-communs ne font pas attention à moi, ou plutôt je ne suis rien. Pourtant un trait me fascinait : il leur suffisait de détecter par une intuition supérieure une balance, pour que son sort soit réglé. Les droit-commun ne faisaient pas n’importe quoi. Elles jugeaient. Elles ne battaient pas, elles exécutaient. Et celle qui avait été jugée savait qu’elle l’avait mérité et qu’elle ne s’en remettrait pas. (Pendant une sortie dans la cour, Mila trouve un éclat de verre dont elle fait une aiguille). Maintenant j’avais de quoi m’occuper. Des commandes sans répit. Pour avoir l’aiguille on proposait du pain, de la lavasse, ce que je refusais. Mais je suis devenue quelqu’un chez les droit-commun.

A voir les reflets de la lumière sur la neige, le printemps approche. […] Nous avalons une lavasse de poisson salé et on charge dans deux camions les invalides, les enfants et les vieillards. On jette dans la cabine les deux sacs contenant nos documents et enfin vient l’ordre tant attendu. «En avant, marche !». L’étape s’étire sur deux colonnes le long de la piste qui traverse une étendue sans fin. Les convoyeurs rivalisent de grossièretés pour harceler les traînards. De temps à autre nous croisons des luges transportant des bottes, des vestes fourrées neuves et de sacs de grain, produits au camp et destinés au front. […] Un crépuscule bleu descend.  Au loin se dessinent de hauts sommets impressionnants. Encore une demi-heure et nous sommes à l’arrêt. Une barrière de doubles barbelés qui vire dans la direction des montagnes délimite un énorme quadrilatère. La voie s’arrête devant les larges portes à clairevoie mais la piste continue vers le village A côté du portail, en haut, brille une forte lampe électrique. Derrière le portail, tout le commandement du camp s’est rassemblé pour attendre l’arrivée des « criminels politiques ». A voir leurs conciliabules et leur agitation, il semble que notre arrivée  crée des problèmes. La nuit est tombée. Nous sommes fatigués et épuisés à attendre les retardataires. Commence alors l’appel. Comme si je m’éveillais d’un cauchemar, j’examine avec appréhension l’endroit où je vais passer dix ans. Dans l’obscurité je devine des bâtiments bas, recouverts de neige entre lesquels se faufilent des ombres. Je ne ressens rien. Tant que nous étions en prison, on pouvait garder une certaine dignité, croire, espérer. Mais dès qu’on franchit la porte du camp, une étonnante métamorphose fait que les sentiments s’émoussent, la mémoire du passé chéri s’efface, les aspirations, les idéaux, tout s’oublie. Ce qu’on a laissé derrière soi est comme un songe lointain. Seul le camp, avec son cynisme ouvert et ses lois tacites devient réalité vécue. Evidemment, tous ne se soumettent pas à cette tendance et j’en ai connu. Ce camp de redressement par le travail occupe un énorme territoire de la steppe aux abords de l’Altaï. Autour du camp du commandement, le plus important, sont rattachées six locations, distantes les unes des autres de quelques kilomètres. Ses activités principales sont la culture céréalière et l’élevage. On produit aussi du savon et du beurre. Il comprend en plus un grand atelier d’objets en bois, une unité pour le cuir et la pelleterie, un élevage de chevaux et un atelier de réparations mécaniques.

J’ai eu comme on dit une veine de tous les diables. En prison j’ai été entre des personnes charitables et dignes. Aux interrogatoires, je n’ai été ni torturée ni battue.  Pendant l’échelon j’ai voyagé à la meilleure place, près de la seule lucarne. Mes contacts avec les contras m’ont anesthésiée à ma propre douleur. J’ai retrouvé une amie. Je suis tombée dans un camp qu’on peut qualifier de jardin d’enfant à côté de ceux où il fallait abattre des forêts, travailler dans des mines et où on entassait en piles les cadavres de détenus. Ignorant tout de ce qui se passait sur le front, croyant à la bonté humaine et optimiste de naissance, je ne cédais pas au désespoir. Je pouvais marcher dans la zone, j’avais mon propre coin sur un châlit. La pommade au goudron ainsi que la lotion vinaigrée et les soins, m’ont permis de retrouver peu à peu des forces. C’est pourquoi mes souvenirs ne reflètent pas ceux des millions de détenus qui ont péri et que les jeunes générations devraient garder en mémoire. Dans la promiscuité du baraquement, les personnes perdent leur masque et se présentent dans la vérité de leur âme. 

Mila et son amie Viktoria sont envoyées dans l’atelier de réparations des machines (RMM), au dessin industriel.

La cheffe de l’atelier nous offre une écuelle de la lavasse matinale, dont elle n’a pas besoin à voir sur le bord de la fenêtre une assiette avec des restes de pommes de terre sautées et des morceaux de carcasse de poulet. D’où les tenait-elle ? Nous ne lui avons rien demandé. C’est une ouvrière de Léningrad qui était déjà chargée des normes de son atelier. Elle est se déplace en semi-liberté. Elle n’est presque jamais dans la zone. Comme elle s’est inscrite dans la liste de l’équipe de nuit, elle dort à l’atelier, ce qui l’arrange. La lavasse et le pain lui sont apportés par un semi-libre. Car c’est d’elle que dépendent chaque ration de pain, chaque plat-prime. Sa porte reste toujours ouverte, arrivent deux ouvriers qui protestent contre leur régime de famine à l’atelier. Elle les traite de tricheurs […] Sans avoir compris qui a raison, qui a tort, j’enregistre tout en silence. Très vite, elle nous donne un bon pour des tricots, des vareuses et des godillots. Nous nous cousons des robes dans le tissu- calque pour les plans.

Quand je n’ai rien à dessiner, elle me refile la liste des normes pour les travaux de la journée. Une tache selon mon cœur : en quelques jours je connais le nom de tous les ouvriers et leur histoire. Quand je passe près d’eux, à ma grande joie, ils s’arrêtent de jurer. Et ils m’examinent avec une attention toute scientifique. Je me sens comme un jeune chien tombé dans un entourage inconnu. Partout je trouve des choses intéressantes, passionnantes même. Chaque matin, au début de la journée de travail, je traverse l’énorme atelier avec sous le bras les listes par tête des normes de travaux à répartir. Du matin jusqu’au soir, dans notre bureau les contestations remplissent l’air de jurons insupportables.  Mais Anouchka ne flanche pas. Avec son sourire le plus naturel de séductrice, elle a réduit de moitié la portion de pain pour tout le monde. Elle se sert comme justificatif d’un livre déglingué donnant des normes antédiluviennes. Son petit doigt rose s’arrête sur une ligne et elle fourre le livre sous le nez de celui auquel elle demande : « Alors mon petit, tu sais lire… » Le commandement du camp apprécie évidemment ce cerbère et ferme les yeux sur certaines « bêtises ».  Les ouvriers, s’ils ne juraient pas de tordre le cou à « cette maudite sorcière », essayaient les compliments, mais en vain. Quand on la menaçait, elle n’entendait rien, mais quand il y allait de son intérêt, son ouïe s’améliorait. Le responsable du RMM n’intervenait pas. Une fois les passions refroidies il appelait la normatrice et lui faisait la morale jusqu’à ce qu’elle s’enfuie en courant.

Entre dans un ouvrier qualifié qui tient à peine debout, il vient d’arriver. Il pleure, il quémande, il veut prouver qu’étant un ouvrier qualifié, s’il n’a pas rempli la norme, c’est par faiblesse, il lui faut le plat-prime… J’ai du mal à respirer, du mal à me taire. Pour ne pas intervenir et dire ce qu’il ne faut pas, je sors en courant et derrière la porte je me concentre sur la fenêtre sale d’où se voit au loin un pic majestueux. Je dévide ce que j’aurais dû dire à cette garce souriante : « Comment, toi, créature rassasiée, oses-tu ce discours ? Où est ta sensibilité féminine ? » Je reviens peu à peu au calme en pensant à mon frère[ii] qui mendie peut-être aussi un morceau de pain devant une créature semblable… Pauvre Serge ! Pour aider mes camarades à obtenir une meilleure ration - neuf cent grammes de pain - je décide, en bien ou en mal, de trouver un moyen. C’est délicat, mais important pour moi. Dans la liste des corvées remplies par les meilleurs ouvriers, avec la patience d’un faux-monnayeur, je modifie le nom, ou s’il le faut la date et je donne à la comptabilité la liste ainsi modifiée pour la ration de pain.

Pas un instant je n’ai douté du bien-fondé de mon entreprise : d’abord à moi, elle ne me rapportait rien et, deuxièmement, le travail imposé était exécuté. Les brigadiers me faisaient entièrement confiance et moi je leur faisais confiance. Quant à ceux qui ont reçu leur neuf cents (grammes de pain), ils ont dévoré leur ration en toute innocence, aussi leur plat-prime et retrouvé des forces. J’étais très contente ! Dès que possible, je recourais à ces modestes activités, que mes juges d’ici-bas et d’en haut me le pardonnent. Il ne fallait pas qu’Anouchka s’en aperçoive. Elle m’aurait certainement collé quelques années de plus. Elle n’avait ni pitié ni peur, sinon du chef de l’atelier ou de son petit ami, l’ingénieur qui m’assurait qu’il était venu chez nous à Kiev. Tout de même un jour, j’ai failli y passer. Elle s’est approchée tout près et m’a mis sous le nez ma feuille corrigée.

- « C’est ton travail ? » 

- « Quel travail ? » (Mes jambes flanchaient.) 

- « Tu vois la correction ? »  

- « Correction ? Jamais je ne ferai une correction ! »

Ma réponse est celle d’un Juste, fier de bien remplir sa haute mission. Elle hausse les épaules, replie le papier et s’assied déçue à son bureau. Comme c’est facile de mentir quand il s’agit des intérêts d’autrui ! et je me remets à la liste des travaux à l’extérieur. […] Dans toute la région il n’y a pas un magasin à moins de dix kilomètres et pour trouver des objets comme une hache, un fer à cheval, des casseroles, des souricières etc., les habitants prient le commandant, s’il y a un moment, de les leur fabriquer. Celui-ci ne résiste pas, il n’est pas méchant et il connaît tout le monde. Comme le bruit de nos réalisations s’est répandu, les commandes ne cessent pas. L’ingénieur en chef, prétextant une commande urgente, la fait venir de nuit.

Depuis, le pli est pris : au moindre besoin on me laisse dans l’équipe de nuit. Je travaille seule jusqu’à ce que mes yeux se ferment et je vais alors dans la serrurerie, où je m’enferme et me jette sur un ballot laissé là. Quand les ouvriers reviennent, ayant à peine dormi, je me remets au dessin Evidemment, je somnole et m’éveille parce que ma plume s’est plantée dans le papier, faisant une grosse tache et y tremble comme une flèche plantée dans le mille. J’arrache la feuille et je recommence.

Depuis quelques temps, Anouchka m’en veut, ou plutôt elle s’irrite que comme femme je n’ai pas trahi mon mari et que j’ai mis à jour ses astuces pour s’acquérir le cœur du chef d’atelier. Je me souviens qu’alors que lui disais mon désaccord, elle répondait en riant : « Ah, Mila, pourquoi des mots si durs :  Amant, Maitresse. Au camp, on est ami avec les hommes, ce qui ne signifie pas qu’on oublie son mari ! » Elle m’a fait rire et j’ai oublié l’incident. A nouveau je travaille la nuit sur le détail d’un tracteur. Mon Kièvien roux me prévient qu’il en a besoin pour le matin. Je l’entends marcher en pantoufles et rentrer dans son réduit. Il y a longtemps que je n’ai été aussi furieuse. En une demi-heure environ, j’ai fini le dessin. Je reste à attendre. Je frappe à sa porte : j’entends des bruits de réchaud et de vaisselle.

- « Camarade le chef, j’ai fini. Autre chose à faire ? »

- « Vous vous ennuyez ? Un instant ».

Après avoir claqué la porte, je prends les journaux, vieux de cinq ans, mais il y a longtemps que je n’avais rien eu tel entre les mains. Une demi-heure plus tard, il arrive, portant un plateau avec une théière, du gâteau frais, un saucisson fumé dont la peau dore laisse voir des morceaux de lard rose. De quoi faire saliver n’importe qui !  « C’est mon anniversaire, j’ai quarante ans aujourd’hui…. Vous êtes ma seule invitée, vous n’allez pas me refuser ce thé ? » […]  La situation est stupide. Prendre un petit morceau ? Non il ne faut pas y toucher. Il emporte les restes de son repas. Soudain la lumière s’éteint. Il ferme la porte à clef et me bascule sur un banc, je crie comme une folle. Personne n’entend. J’ai comme arme les gros godillots du camp, je calcule mon coup et la fenêtre vole en éclats avec fracas. Des gens arrivent…

Le lendemain en punition, Mila est envoyée aux travaux agricoles.

Pour une contra, avoir été placée dans un atelier bien agencé à faire un travail propre, était une chance incroyable. En me retrouvant dans une masse de camarades dans l’ensemble primitives, j’ai perdu courage. J’aurais dû mourir à l’hôpital, me disais-je en me traînant derrière l’énorme brigade agricole. Il faut trinquer maintenant avec ces malheureuses, et lorsque je n’aurai plus de forces, je passerai d’étape en étape tel un poids mort inutile jusqu’à ce que je crève, anonyme comme des millions d’autres.

On marche silencieusement parmi les labours jusqu’à une sorte d’oasis inattendue autour d’un vieux puits, d’une meule de foin et d’une ruine moussue qui sent l’écurie.  Deux palefreniers jettent leurs fourches et nous sortent trois chevaux de réserve. Les convoyeurs les prennent par les rênes et les mènent au bout de notre colonne. Après trois kilomètres, la brigade s’arrête au milieu d’une prairie dont la terre n’a pas été remuée depuis la Création. Parmi les herbes rousses, quelques charrues, bêches et pelles. Les convoyeurs s’installent pour fumer, le contremaître des labours, ridé comme une poire séchée, rassemble les équipes et leur donne des instructions. Avec un sentiment incompréhensible de résignation et de désespoir j’examine la steppe nue qui s’étend jusqu’à l’horizon. La voilà, la terre gorgée du sang de nos ancêtres dont les légendes nous rapportent les hauts faits. Les équipes partent vers leurs lots en traînant les pelles. Je reste avec deux costauds. Le contremaître nous amène vers les chevaux qui broutent l’herbe rare. Il me passe les rênes et me donne une charrue à soc. 

Mila va labourer son lot en s’arcboutant sur les mancherons, trois jours durant. A bout de forces, rompue, blessée et brûlée par le soleil, elle est  transférée dans une brigade de choc …

La troupe de chevaux s’élance en désordre vers le grand large, le vieux convoyeur renonce à la freiner. Il sait bien que ses fillasses n’ont nulle part où disparaître. Elles freineront à la prochaine location où elles iront malaxer la boue mêlée de paille pour en faire d’énormes briques qui sécheront au soleil. En attendant, qu’on s’amuse un peu ! Le travail n’est pas facile et va durer à en avoir peut-être les pieds enflés, les mains inertes, les jambes crevassées aussi. Mais quoi ? nous sommes jeunes et ça ira.

Le temps passe lentement, difficilement, il semble s’arrêter et dix années de privation de liberté semblent en fin de compte une mauvaise plaisanterie qui n’en finit pas… La vie se coule dans un moule préconçu, par inertie. Nous changeons, les saisons changent, et par conséquent changeait la nature des travaux. Après l’épuisante fabrication des briques de pisé, battre le blé semblait une occupation agréable. C’étaient des journées ensoleillées, avec un petit vent et au-dessus de l’aire flottait une impression de travail champêtre en liberté. Je me souviens qu’en voyant l’énorme montagne de grain sur d’inimaginables aires en bâches, j’étais stupéfaite : Arriverons-nous un jour à tout battre ? Mais les copines en fichus et maillots blancs, pieds nus, retroussaient leurs jupes et retiraient de la montagne les grandes pelles de bois qui y étaient fichées. J’ai fait comme elles et pris la mienne. Jusqu’aux genoux dans la mer tiède de blé, les filles se pliaient et dépliaient harmonieusement, facilement, comme pour une danse rituelle des moissons. A à la fin de la journée, on ne peut se déplier et on ne sent plus ses bras. Mais, c’est comme ça, le lendemain on retrouve la pelle et on bosse au son des « Plus vite ! Plus vite ! ». J’avais un amour-propre terrible qui me poussait à faire mieux que mes camarades. J’étais épuisée, mais j’y mettais tout mon cœur, aux champs comme au club. Bien ou mal, je ne savais pas faire autrement.      (...) La seconde partie de l'article sera disponible Vendredi.

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